Dans la poésie d’Angelo Venturi l’amour est partout, avec sa soif de réciprocité dans l’amour de l’autre. La Nature, nue de toute comparaison, est là pour dire et vivre cette quête qui doit conduire à la plénitude.
De la plaine de l’enfance jusqu’aux vallées secrètes de l’Himalaya, monte le refus du désespoir, malgré “les présences qu’on invente” pour parvenir à la réalité de ces “instants” futurs qui exigent de traverser le pont d’un présent fait d’absence. Après avoir “ramassé les pièges aux espoirs”, le poète attend “la nouvelle saison des amours” et implore: “Ne m’envoyez pas arroser l’arbre de l’absence”.
L’adieu à l’ami du désert n’empêche pas l’appel ardent de l’être aimé, sans lequel la vie n’aurait plus de sens. Poussé par le “désir vêtu de fièvre” le poète part à la recherche de l’autre: itinéraire et course spirituels avec ses départs, ses voyages-prétexte, ses “villes bâties par le vent” où l’on est à l’affût d’une “fenêtre qui s’ouvre” et où l’infini est toujours à la portée de la soif qui aspire à l’apaisement.
“Sur la route de Chitral”, en bord de mer d’Oman et sur les berges de l’Indus on entend crier: “Avez-vous vu passer mon amour ?”. Et l’auteur croit l’entrevoir et le reconnaître. Alors retentit son nom, tandis que le silence se met à “parler sur les lèvres de la lùmiere” dans “la nuit où tout se perd, même l’immense”. Après avoir retenu le temps “pour se nourrir d’infini” et s’être invité à bord du navire”chargé d’amours rares” qui pénètre dans le Bosphore, le poète est récompensé par la vision de “la ville bâtie par le vent”, “aimée du désert”, qui n’apparaît qu’à “ceux qui s’aiment” et que plus rien ne sépare, “même pas l’espérance”.