Songe d’un jour d’été

“Le mendiant de l’impossible”

Déjà le vent brisait les sceaux des solitudes
De ses doigts hantés de tant de présages
Je l’entendais remuer les eaux du possible
Derrière les vitres des étangs nocturnes
Opacités magiques de moiteurs et d’oxydes
Où il me parlait de pins et d’origans sauvages…
Déjà sur le dos écaillé des horizons et des brumes
Drapé de lambeaux de corail et de nacre,
Aurige des départs et des adieux sans rivages
Que charrie le léthé suri d’amertume
S’en venait une aube dépeignée et sans âge
Les lèvres profanées d’ennui et de cinabre
et dans ses bras de vierge frustrée d’aventures
Voix d’un songe étouffées d’écume et de sable
Son faix d’étoiles et de rais fanés de lune
Fauchés sur l’asphalte des nuits sans visages…

Je me suis alors levé avec les sacres
Des chaumes trempés et du sable des dunes
Infestés de frelons et de mantes lotophages
Et lavé aux sources pures de l’invisible
Où brûlent les nostalgies du cristal et du bronze
Je suis sorti sur les plages de l’impossible
Les mains tachées de nuit et de silence
Poursuivre le vent coursier de rencontres
Qui s’en allait énamouré sur les eaux du délire
Vasques ensorcelées d’ailleurs introuvables
Où se baignent les lassitudes vêtues de mon errance…

Les vaisseaux chargés de mes songes
Revenus de l’exil pays de l’absence
M’attendaient là-bas dans les darses

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