Instants d’un futur qui traverse le pont du présent

 

V – Le seuil à franchir

Le seuil à franchir
Est-il assez large
Pour deux
Mon amour ?
Sera-t-il usé
Au fil des jours
Par nos pas
Nos amis
Nos toujours ?
Chaque soir
Ensemble
Nous fermerons la porte
Au froid des solitudes
Aux silences du désir
Aux rosées insipides de l’habitude.
A la passe de Khyber
Porte des attentes
Devant la plaine de Kaboul
J’entends encore le temps
Hennir
Déferler
Courir
Avec les chevaux de Gengis Khan
Et la plainte soumise du désert.
S’ouvrira-t-elle à notre matin ?
Dans mon regard
Pourquoi les étoiles en doutent-elles ?
Sur le visage de mon chemin
Il y a parfois des larmes.
J’ai envie de courir
Crier ton nom
Déferler en toi
M’enivrer de désir.
Ta porte ne doit pas être loin,
Ton arc donne sur l’infini,
Il y a longtemps que je ne compte plus les jours. Mais… le seuil à franchir
Est-il assez large
Pour deux
Mon amour ?

Mai 1995