A la suite des oiseaux que les saisons appellent

à Karim de Moularès

Laisser mon âme s’en aller
Courir
Hors d’haleine
Au rendez-vous attendu
Espéré
Et sentir
Toujours présente
Cette peur d’arriver trop tard
Quand il n’y a plus personne
Peur du vide
Impasse du temps .
Je viendrai cette nuit
A la suite des oiseaux que les saisons appellent
Emportent
Sur les hauts chemins
Du Nord
Du Sud
Où l’automne se fait printemps
Et le songe devient vie .
La saison de mon corps connaît leur voyage .
Attends-moi au pied de la dune la plus douce
La plus souple
Celle que le vent dessine
De son amour
Les jours de grand désir
Avec son sable couleur d’éphémère
Celle qui se cache
Pudique
Derrière les collines de phosphate
-Ou est-ce les collines aimées de lichens ?
Je partirai cette nuit
Quand Orion paraîtra au-dessus des arbres .
Son épée me protègera des mauvaises rencontres .
Tout en haut de la dune
Nous laisserons nos corps apprivoiser le désir
Et les rythmes
Perdus
Du silence
Entreront dans nos hanches
Et nous serons
Ensemble
Le chant inaudible de l’univers
Qui pleut
Sur les deux versants
Les étoiles de nos matins
Les rosées des faucons
Les visions du désert .

Janvier 1998