Odeur de nuits d’algues

à Rosa et Agostino
mes grands-parents

 

Je me méfie comme de la peste de ces penseurs polyvalents qui peuvent disserter avec le même brio sur la mort, la souffrance, la maladie, le sens, le langage, l’amour, sans jamais rien engager d’eux-mêmes. Ils sont pour moi des grossistes d’idées qui débitent du concept en tranches comme d’autres du saucisson. J’aime qu’un texte révèle la signature de son auteur, en d’autres termes qu’il soit incarné, qu’on sente entre ses lignes un drame ou une passion intimes.
(Pascal Bruckner)

Passager
Sans fenêtres
Odeur de nuits d’algues
Chemins de l’âme
Amers de saisons
Ils naviguent dans mes pleurs
Envie de vivre
Le radeau est vaste
Sur le cil de l’aube
Lumière sans ombre
Un arc de feuilles
La vallée des arbres
Il neige sur les illusions
Le soleil est en voyage
La mer s’est habillée d’horizons inconnus
Pêcheurs d’espérances
Foins d’ailes
Bateaux-goélands
Le jour est né
Le chemin attendu
Un visage d’étangs
L’orage court les collines
Chants de huppes dans le Néguev
Sur la grève du matin
La mer s’est perdue
Sur les rives de mon regard
Sentiers de traverse
Hâtez-vous le massacre est commencé
Sous les cerisiers sauvages
Naufrage de l’horizon
Delà les brûlis
Je dessinerai ton visage
Où se perd le désir
J’ai prêté mon regard aux étoiles
La galaxie est ta couverture
Apprivoiser le nulle part
Espace secret
Les branches du matin ont perdu le printemps
Toujours ne peut être demain
Regards