Le radeau est vaste

Les coqs chantent
S’appellent
Se répondent
Derrière les brumes.
L’aube se maquille de lointains
Elle avance.
L’espoir sommeille sur mes genoux de désir
Il sourit aux paysages de mes songes
Mon âme le caresse de ses joies qui arrivent.
Au bout de la plaine
La vie se répand sur les sentiers du matin
Elle se laisse rencontrer
Toucher
Elle court sur les rives.
Le Pô compte ses peupliers
Ils seront abattus demain.
L’espoir sursaute
Il voudrait les prévenir
Crier
Il dérive.
Je le mets sur mon radeau
Avec un horizon de montagnes bleues
Le sourire des baobabs
Les ruches aux yeux sauvages
Quelques pélicans
Et beaucoup de nuages
Qui s’en vont
Calmes
Dans les acacias
Avant de mourir en orage.
L’espoir s’amuse avec les illusions
Les terrains vagues.
Le radeau est vaste
Les jours s’y perdent
Ils ont du vague à l’âme
Des cils fermés
Où coulent les étoiles
Les danses des visions.

Sur le Pô
Il est beaucoup de lampes.
L’espoir
Ensoleillé
Les allume de lunes
De soirs.

Novembre 2003