Saules sauvages

à Pierfranco

…D’où l’urgence de défendre une raison sensible par l’entremise d’une conscience poétique qui rend grâce au merveilleux sans tomber dans les ornières du religieux. Car nos sens sont en danger. Et l’amour est, comme disait Rimbaud, à réinventer. Parce que seule la passion est véritablement capable encore de faire « basculer l’horizon ». Parce qu’elle est, dans notre intériorité, la véritable radicalité. Il convient donc d’opposer l’ébranlement amoureux au règne de la pulsion, à l’heure où trop d’individus se privent d’aimer, c’est-à-dire de risquer l’inconnu, d’éprouver l’éperdu.

Nicolas Truong

Courir delà les mers
Rivières de galaxies sans rives
Oratoires de ma plaine
La dernière feuille du mûrier
Soif d’orages
Rêves de songes
Oiseaux de mer perdus
Ne cherchez pas. Vous risquez de trouver
Derrière la haie
Je viendrai herber mon désir sur ta rive
La cage aux loriots
L’autre rive
Solitudes
Senteurs de désir
Saules sauvages
Haies de dromadaires et de coquelicots
Caresses qui voudraient se dire
Martinets de passage du temps
Brumes de lumière
Miroir à regards

Mémoire d’oublis
Sous les châtaigniers
Premier quartier de lune
Sur l’aire de l’été
L’aube s’est perdue dans les jasmins
Rencontrer l’éperdu (rendez-vous avec la vie)
 
 
 

 Janvier 2011