Oratoires de ma plaine

Chaleur de tuiles assoupies.
Les champs n’arrivent plus à respirer.
Silence d’oiseaux engourdis.
L’infini s’est jeté dans le vide.
Il ne sait où trouver un appui
Pour dire sa soif
Son ennui.

Les oratoires perdus dans les champs
Songent aux chouettes endormies.
Sont-elles prêtes à caresser
De leurs ailes
La rosée de la nuit ?
Les enfants cherchent leurs nids.
Leurs œufs sont-ils le repas de midi ?

Sur la plaine voyagent les songes.
Les oiseaux attendent la pluie.
Les chaumes se parent de nids d’ombres
Où la nuit veut se livrer au vent
Avant qu’ils ne fanent avec les iris jaunes
Pour dire que tout s’attend à l’aube.
Les enfants se sauvent dans la plaine.

Chaleur de lointains qui tremblent
Se cherchent
Se répandent en désirs-luzernes
Horizons verts pour la paix du soir
Qui chante la fraîcheur nocturne
La caresse du regard
Les yeux en sourire.

Seras-tu l’oratoire de la campagne
Qui m’attend à l’orée des visages
Fleuris dans les joncs du matin ?
Je viendrai explorer le nid des chants du midi.

Jaillissement d’oiseaux dans les champs.

Décembre 2009-janvier 2010