Saules sauvages

Impossible oubli sur les pentes de tes herbages.
Le monastère est entre ciel et terre
Immobile
Un pont entre le deçà et le delà
Entre le moi et l’autre
Entre l’objet et le sujet
Entre le visible et l’invisible.

Ce qui est
Est-il possible ?
Etre et devenir
Passé présent et avenir
Taches de lumière et d’ombre
Sur le sable tendre des orges et des blés.
La route est douce d’entre les saules et les peupliers.

Roue du temps immobile.
Seuls les cerfs-volants courent avec le vent.
Il est une petite main d’un enfant qui regarde
Qui crie son émerveillement
Et voudrait attraper les nuages
Mêlés d’air et d’alouettes
Pour écouter le chant de l’eau qui passe.

Penser à toi
Les soirs de veille dans la rosée de l’été
Et croire à ton visage
Espérant que tu existes quelque part
Que je puisse te rencontrer
Te dire mon désir
Sur les iris jaunes des fossés.

Les brochets et les tanches s’aiment dans les saules.
Tout est sauvage jusqu’aux mûriers
Où les vers à soie entonnent des écharpes
Blancheur d’innocence retrouvée
Malgré l’effort de la lumière à vouloir exister.

Juillet 2010