Courir delà les mers

Sur ton épaule s’est posé un papillon.
Il voudrait chanter.
Il n’a jamais appris.
Les oiseaux
Dans les cages
Chantent pour lui.
Ecume de songes sur les navires.

Mers très vastes.
Négritudes immenses.
Les chaînes étouffent les songes.
Les larmes n’ont pas d’espérance.
Les visages n’ont plus de lèvres pour le sourire.
Les plaines et le soleil se cherchent dans vos mains
Dans vos caresses trop longtemps oubliées.

Je voudrais vous dire les champs de tabac.
Ils rosissent encore du rose de vos paumes.
La blancheur de vos regards crée des nuages.
Ils s’en vont avec les arcs-en ciel
Dans les étendues des orages
Où les oiseaux courent se blottir dans les rives
Haies intérieures devinées au grand large.

Visions d’horizons qui se perdent
Dans les eaux sans voiles du fleuve
Où les caïmans et les pélicans
Indifférents
Se regardent avec la faim des nuits sans lune.
Vastes prairies endormies sur le seuil de l’aube
Qui rêve de songes d’amour
Tachés de soleil et d’ombre.

Courir delà les mers du moi
Monde émerveillé de sa petitesse
Où l’infini se pleure prisonnier
Espérant arriver à la liberté.

Octobre-novembre 2009