Fleuve qui s’en va sans regarder ses rives.
Pourrai-je le traverser ?
Où sont-elles ?
Je rêve de l’autre rive où tout est possible.
Elle est l’inattendu
L’inconnu
Le non prévu.
Je voudrais me perdre dans le non fini.
Pourquoi attendre que toute l’eau passe pour partir ?
Je traverserai mon âme jusqu’à ton visage.
Je serai le passeur des mangroves
Où l’appel de l’autre rive enivre les départs.
Seras-tu à l’embarcadère de la folie du large ?

Les cormorans nous invitent à pêcher.
Viens vite
Les palétuviers dénichent les hérons blancs
Les couleuvres me parlent de tes rames cassées.
Viendras-tu sur l’autre rive
Te perdre dans les lointains sacrés
Où l’amour s’épanouit dans les non-dits de ta vallée ?

Girafes aux écharpes de soleils couchants
De flamants et de pélicans qui s’abîment
Légers
Dans la lumière du jour que la savane avale.
L’autre rive
Aux visions de sables immenses
Se perd dans les acacias des songes.

Incantations et sortilèges au seuil du sourire
Que tu ébauches les nuits claires
Aux ailes qui passent très haut avec les nuages
Pour te dire que les oiseaux chantent le désir
Avec la rive aux regards
Où tes yeux cherchent les libres sentiers du demain.

Juin 2010