Je viendrai herber mon désir sur ta rive

Rizières assoupies
Là-bas
Où courent les songes de jadis.

Champs de coquelicots et luzernes sur ta rive
La rive d’en face
Caressée de tes regards qui s’y perdent
S’attardent
Et tombent sur les dunes qui nous appellent.

J’y viendrai herber mon désir
Pour qu’il sèche vite des rosées du matin
Avant que l’orage n’éclate en pluies d’éclairs
En saisons attendues
En sentiers d’arbres bleuis de lointains.

Herbes folles à traverser par le vent
Jusqu’aux hanches du soleil qui te parle
Jusqu’au visage des genêts
Pris dans les ailes d’un cerf-volant
Oiseau des brûlis
Des incendies des savanes
Qui danse avec les baobabs du plaisir
A l’orée des horizons épars
A l’ombre des nuages où dort le désir.

Ta rive a le sourire d’arbres immenses
Où nichent les visages du soir
Que tu caresses de ta main
Avant de les endormir
Sur le drap vert des blés en herbe.

Tout dort sur la rive.
Les galaxies
Furtives
Donnent rendez-vous aux nouvelles lunes.
Mes yeux sont dans tes yeux.

Rencontre de lèvres en lumière.

Mai 2010