Rêves de songes

Partir avec une cage à cailles
Cachée sous l’été.
Elles appellent les mâles des luzernes dans les blés.
Sur l’ancienne tour des champs
Il y a long temps que les martinets sont arrivés.
Les luzernes sont baignées de rosées
En attendant l’ombre du midi au mur des fossés.
Symphonie d’oiseaux et de sauges les matins embrumés.

Tu mettras
Immobile
Les appeaux et les rets au bord de ton attente.
Tout se décolore avec les haies d’aubépine
Où les pétales se ternissent dans les mares
Que le soleil lave de ses aubes de nuages.

Les blés respirent l’herbe à peine coupée.

Chants d’appel au lointain.
Il se rapproche.
Les rets tombent sur le soleil.

La plaine du désir court dans les champs.

Incendie de couchants à la lisière des lointains.
Les cailles oublient les mâles et les rets
Avant de penser à la soif du jour qui s’en va.
L’herbe des chemins se colore de tourment.
L’amour voudrait croire à l’ascèse qui m’emporte.
L’escalier a les marches qui se dérobent.
Ton visage se pare de visions
D’émotions volées aux martinets
A leur voyage de retour
A l’espace qui m’appelle.

Le rêve se fait songe.

Février-mars 2010