Ne cherchez pas. Vous risquez de trouver

La fenêtre n’est pas ouverte.
Les lèvres sont fermées.
Les mots n’ont pas de regards.
Le sourire s’est éteint face au sentier
Où le désir s’est perdu dans les ronces
Dans les frênes de l’aube à peine née.

Il est des fougères sous les cerisiers.
Je cherche les printemps de mes étés
Que tu as fauchés avec les oublis et les songes
Tout en haut de l’inespéré.
Voudras-tu me dire ton visage
Les champs que tu as semés au soir des renards
La foudre tombée au seuil de l’orage ?

La route est vide.
Est-il quelqu’un qui me cherche à la tombée du jour ?
Ombres fuyantes derrière les arbres absents.
Que risquerait-il de trouver ?
Printemps d’orages qui dévalent les sentiers
Face au désir des torrents inapaisés
Eperdus d’émotions au seuil des nuages.

Tentation de chercher.
Peur de trouver.
Abîme de traits aimés
Voilés de soirs et de songes.

Je ne veux plus trouver.

Le passé s’en est allé.

Mars-avril 2010