La cage aux loriots

Nostalgie d’espace.
Mur très haut.
Loriots dans la volière aux cerisiers.
Ils sont muets.
Ils songent au vent de la vallée.
Demain j’en délivrerai un pour les pins des hauteurs.
Les alisiers regardent le soleil sur le sentier.

Explosion de la volière.
Les loriots ont essaimé sur les châtaigniers.
Chant de l’aube sous la liberté.
Errance de l’espace sur les chemins de l’été.

Le vent caresse les myrtes et les lys sauvages.
Il espère apprivoiser les chênes et les geais
Avec le vert-bleu-or des plaines infinies
Où  attendent les foins délavés du temps
Séchés trop vite sur les pierres du solstice
Que les loriots fuient avant leur départ
Et les premiers orages attendus sur les sentiers.

La cage est ouverte.
Nul ne pense à la fermer.
Les loriots s’y réfugient
Insouciants
Avec le soir et la pleine lune des libertés.
Les fossés coassent avec le silence
Avec les iris d’eau et les brochets.

Les grives d’or s’en iront demain
Sur les pas des dernières lueurs de l’été
En laissant leur cage aux songes
Suspendue aux cerisiers
Aux lointains
Aux aubes apaisées.
Mystère des départs.

L’espace pleure ses galaxies égarées.

Mai 2010