Derrière la haie

Ce matin
Je me suis levé très tôt de mes songes
Delà la haie du désir
Où l’amour se donne rendez-vous
Avec la beauté du jour
Avec les nuages et le vent
Avec la poussière des orages que j’attends.

La haie protège mon horizon des blessures
Où les oiseaux du midi
Assoiffés
Espèrent se désaltérer de chants de l’oubli
Avec les litanies du printemps
Qui se retrouvent au couchant
A l’orée de l’infini.

Veux-tu me dire l’ombre des robiniers en fleur
Qui somnole sur le sentier des lassitudes
Mêlées aux blanches senteurs de l’eau qui dérive ?
La fontaine aux trois aulnes respire l’habitude.
Les premiers coquelicots s’ouvrent sous les ronces
Près du bleu des chicorées aux nostalgies sans oubli
Où courent les lézards bleus perdus dans les songes.

Un éclair sabre le ciel du haut des peupliers
Où s’endort révoltée la joie de vivre.
Je la réveillerai
Et lui dirai de se faire belle
Pour l’herbe fraîche coupée à l’aube
Pour les chants du soir tièdes de caresses
Apprises du désir qui te cherche.

Les sureaux fleuriront au couchant
Avant de venir à ta rencontre.

Avril 2010