Sur l’aire de l’été

Les luzernes bleuissent les chicorées et le lin.
La rosée ne sait plus sous quelle fleur se cacher.
Le soleil s’est brisé sur l’aire aux blés mûrs et aux maïs.
Emotions et tendresses
Enfances de liberté à l’ombre des chênes.
Les fossés sont en poussière
Haleine de huppes et d’étoiles assoiffées.

L’amour ne peut plus respirer.
Les graminées de la plaine sont-elles endormies ?
Ta main défait les draps sur mon visage
Sur mon sourire
Sur les caresses destinées à mes songes.

L’aire est témoin de l’étreinte du midi.

Explosion du glaneur de nuages
Devant le seuil immobile où crie l’infini.

Soudain un bruit de grêle aux fenêtres
Ouvertes
D’un horizon pris de nostalgie.
Résurrection d’attente avec l’orage
Invincible désir de vie au bord des talus
Délavés
Asséchés
Où palpitent sans fin l’aire et l’oubli.

L’été pleut des feuilles de vent sur mes illusions.

Ombres éparses de questions sans réponse.

Décembre 2010 – Janvier2011