Caresses qui voudraient se dire

Regard qui invite à demeurer dans sa lumière.
Ta main est une fleur de pagodes sur mon visage.
J’ai posé le désir sur les cuisses du fleuve.
L’estuaire s’abîme dans le plaisir de l’instant.

Dites-moi que les grues vont passer ce soir.
Le ciel sent les orages blancs de l’automne.

Les hippopotames
Pensifs
Se perdent dans les acacias de la rive.
Les hyènes voudraient-elles aussi une caresse ?
Les chacals en espèrent une de la nuit
De la pleine lune sur les baobabs.
Les guépards dorment dans les bras du songe.

Demain la vie recommencera sa tournée.

Floraison de soleils sur les ibis-nuages
Avant de se perdre dans l’immensité des galaxies
Aux caresses des infinis qui se souviennent.

Léger frémissement d’ailes sur les lèvres du vent.

Les cerfs-volants voudraient se dire dans nos yeux
Nos visages
Nos hanches
Se sentir vivants du souffle de l’aube
De la beauté de la plaine sans fin
Où les iris jaunes
Avec les fossés
Traversent les chaumes et les cailles du printemps.

A la lisière du désir
Où l’amour attend les brumes du soir
Les mains inventent les songes
Les couleurs du vitrail pubescent
Pour se dire en gestes de symphonies oubliées
La joie de se voir.

Fenêtre du sourire.

Août 2010