Haies de dromadaires et de coquelicots

Les chamelles s’embrassent au couchant.
Jeu d’ombres dorées.
Lignes droites qui tombent en immenses falaises.
Solitude des dromadaires
Qui blatèrent dans l’infini.
Tabacs et luzernes en fleur.
Les dattiers sont à l’affût de leur désir.

Branches d’éclairs fleuries de silence.
L’orage s’annonce dans la vallée.
Les enfants courent sur les hauteurs
Vers les très hauts villages fortifiés
Où crépitent les foyers de l’amour assuré.

Pourquoi penser aux enfants d’Hiroshima
Si lointains
Aux fenaisons d’horreurs et de plaies
Qui blessent l’âme et les corps
Et crient à la mort liquide qui se répand
Arrêtez la grande marée des solitudes
Sans lèvres
Sans visages
Sans mains pour une caresse ?
Où peuvent-elles s’embrasser
Se parler
Se souvenir ?

Immensité de coquelicots coupés
Effeuillés
Dispersés
Dans la lande où tout se tait
Où l’éternité s’est congelée
Dans les mares des mers mortes
Qui rougeoient de l’antique caravane
Dromadaires et songes
Pétales qui se fanent.

Août 2010