Odeur de nuits d’algues

L’heure des départs
Découverte un matin sans aurore.
La veille
Le soleil s’est noyé dans la mer
La mienne.
Le vent est arrivé
Les trembles s’amusent.
J’écoute le soleil mûrir l’été
Avec l’odeur de nuits d’algues
Trop salées.
Le vieux saule
Immobile
Réfléchit aux notes de l’invisible
Egaré
Là-bas
Sous un banian
Delà la migration des hérons cendrés
Entrés dans l’orage
Sur les lointains du sentier.
Dans le temple du temps
Des départs
Tu es entré avec les colombes et les enfants.
Ils veulent voler
S’en aller.
Le ciel est fermé.
Il pleut.
Leur chant explose.
La sagesse du désir remplit l’espace.
Tout le monde part un jour.
Le chant reste
Pur
Dans son silence
Sans demander son passage à l’âme.
Un long voyage d’errances.
Pourquoi partir
Chevaucher le vent ?
L’on est toujours arrivés quelque part
Perdus dans l’orage
Dans la musique des lointains.
Le vent danse dans les arbres
Les arbres se mettent à genoux devant le vent
Le vent écoute les lamentations des arbres
Des branches qui se plient et se cassent.

Espoirs qui s’en vont
Qui partent
Qui courent la lande
Les soirs où les songes fuient.

Le jour n’arrive pas à finir.
L’infini chante son infinitude
Au bord des frontières
Des murs
Des enclos
Des champs fermés
Des quêtes terminées
Des soifs enchaînées
Bâillonnées.
L’eau coule tranquille sur mes lèvres
Elle parle mes songes
Mûris de grillons et de lucioles
Dans les luzernes mûres de nuits claires.

Septembre 2003