Amers de saisons

Le soleil est une mangue mûre.
Je l’ai cueillie pour toi
Au bord du couchant
Qui raconte les espoirs du jour.

Un papillon de nuit
Les ailes abîmées
Contre ma vitre.
J’ai ouvert la fenêtre.
Il est parti à l’aube.

Les goélands et les sternes blanches
Feuilles de vent
Disparaissent avec les chevaux derrière la colline.
Naufragés de l’automne
Du temps.

Le printemps
Dévêtu
S’est réfugié derrière un paravent
Léger
Invisible
Aux nervures de cerf-volant.

Je me suis perdu
Un soir
Dans l’œil
Plaintif
Eperdu
D’un espadon mourant
Sur l’étal d’une mer livide.
Elle a peur
Les drakkars avancent.

Mon œil est là
Complainte du monde
Cantilène de ce qui arrive
Et n’arrive pas.

Octobre 2003