Espace secret
Non dicible
Ecarté.
Je veux y entrer.
M’ouvriras-tu la porte ?
M’en donneras-tu la clé ?

J’ai demandé à l’oubli
De m’apprendre à oublier.

D’entre les petites coupoles des cathédrales
Caresses de nuages
Coupoles-couchants
Icônes fardées de rouge
D’or vert et blanc
Tes yeux sont des lacs glacés
Sans voyage.
Mon âme est sur ta route
Sur tes rives.
Dans ton regard je suis à la dérive.
Les forêts de bouleaux blancs
Chantent avec la Volga.
Idylle avec le temps.
Il ne veut pas s’en aller.

Ecluses immenses.

Seras-tu de l’autre côté
Quand le bateau s’en ira dans l’inconnu du désir ?
Ne me donne jamais rendez-vous
Où tu ne seras pas.

La Volga s’en va.

Etre dans le souvenir pour oublier.

Une péniche rouillée de mouettes blanches
Passagères de l’immobile.
La Volga a perdu la nuit.
Je t’ai regardé.
Tes yeux fermés ne voulaient pas me voir.

Des hérons cendrés sur les rives.

Des joueurs de cartes
Sur la proue du navire.

Serons-nous les joueurs de l’infini
Du souvenir de l’oubli ?

Août 2004