Sentiers de traverse

A Damas les roses sont fanées.
Seul un pétale
Toujours frais
Transmet le rose sur les haies de l’été
Jusqu’aux coquelicots d’Apamée
Si doux et violents de leur sang violet
Dans une immense étendue d’herbe
Malgré le désert
Tout près
Qui s’enroule de solitude
De pauvres banalités
De phrases toutes faites
Sous le sable égal de l’habitude.

Quelque part le bruit d’une vague
D’un enfant absent qui se cherche.
Sentiers de traverse
Aux arrivées multiples
Où l’impossible
A toujours rendez-vous avec le possible.
J’ouvre les yeux
J’écoute l’ineffable
Je poursuis l’ombre
Insistante
D’un oiseau rasant l’invisible.

Voyage.
Voiles-cigales.
Sur les collines
Sans arbres
La galaxie pleut ses visions
Ses espérances.
L’amour est toujours là.
Ne le jetez pas dans les ruines de Palmyre.
L’habitude n’en veut pas.

Un arbre perdu dans le froid.
La neige tombe sur la fuite.
J’attendrai que tu viennes.

Juin 2004