La mer s’est perdue

à la mer d’Aral

Mes yeux
Portes et fenêtres ensablées.
Désolation.
Chameaux perdus ruminant des étoiles.
Bateaux échoués
Fantômes immobiles de l’imaginaire.
Peupliers qui se cherchent
Le long de rives oubliées.
Chevaux courant sur des plages introuvables.
Mer stérile
Plaine abandonnée
Sans nom.
Les enfants
Naufragés du jour qui passe
Cherchent l’eau.
Des mares sourient à d’autres mares
Le ciel ne sait plus où se noyer.
Les roseaux des rives sèchent sur les songes
Les espoirs sont gelés sur la neige des légendes.
D’entre les saules
Tremblent les eaux
Devinées
La nuit
Sur le dos des chameaux.
L’amour allume les candélabres des certitudes
Ponts immuables de la mer
De la plaine.

Juin 200