Apprivoiser le nulle part

Horizons de brumes
De sables perdus dans le vent
Dans le sourire des nuages
Sur les cils des nouvelles lunes.

Barrière verte
Impénétrable
Des palétuviers
Où les joncs verdissent sous l’œil du désir
Du soleil
Qui ne veut pas se cacher.

Nous irons sur les plages de l’espéré
Où se reposent
Attentives
Les ombres de nos songes
Apprivoiser le nulle part
L’île perdue
Le temps qui veut s’en aller
Les lointains qui nous appellent
Avec les arbres et les regards qui fuient
Et nous détruirons
A jamais
Les rails de ceux qui ont des idées.

Le soleil s’abîme dans mon regard
Le haut des arbres s’en remplit à l’aube.

La lumière
Calme
Intense
Se regarde dans les feuilles de mûrier.
Les après-midi se perdent sur les falaises.

Nous irons apprivoiser le nulle part.

Août 2004