Sans fenêtres

J’ai demandé au désert de m’ouvrir ses portes
Le vent a déplacé quelques dunes au bout du visible
Les dromadaires
Paisibles
Ruminent des tessons de lune
Dans l’oued aux mers perdues
Asséchées
Aux mirages de songes
Si réels les soirs d’espérance
Où les roseaux et les herbes hautes
S’habillent
Tendres
De nuages.
Au loin
Un chant d’émotions
De liberté que l’on cherche
D’un fleuve qui attend
D’images qui tremblent
Dansent
Images que je touche
Je prends.
J’ai soif du chant qui m’appelle
Je cours sur sa route.
Etre elle-lui-moi
Je serai le fleuve qui est et devient.
Je veux m’y perdre
Etre quelqu’un
Sans fenêtres
Ni closes ni ouvertes
Où la lumière se pose
Sans se soucier du chemin
Des banalités du soleil qui séduit l’aube
Des arbres qui arrêtent le demain.

Le désert ne se souvient plus de ses portes
Il en a perdu la clé
Il voulait la donner à la mer
Qui
Depuis longtemps
L’a trouvée.

Septembre 2003