Agonie de l’âme qui cherche

Sous l’arc-en-ciel
Passent des trains
Des routes
Avec des trains-camions-songes.
Tout le monde attend
Sans espérer
Que le temps s’arrête.
Tout est si loin
Si immobile.

Cascade de paroles inutiles.

Lassitude
Monotonie
Soif
Solitude
Agonie du regard qui cherche.
L’âme est sur le chemin du désir
De l’espéré perdu sur les collines
Entrevues un soir de tourment
Un matin de nulle part
Où l’on cherche l’émotion qui brûle
Qui fait verdir les déserts
Qui brise les silences
Les lierres des chênes
Suspendus aux langueurs
De qui veut savoir où va le vent.

Il faut partir
Sur les routes
Sur l’aube en demain
Tout laisser
Même le passé
Pour revenir
Poser son fardeau
Ecouter un chant de coqs
Derrière les rosées et les étoiles
Ouvrir une fenêtre
Pensive
Aux ombres violettes du soir.

La force peut se permettre la faiblesse
Ne pouvoir vivre sans qui l’on aime
Naufrager dans les vagues du désir
Avec l’horizon qui cherche ses pas
Derrière les haies des enclos
Où l’infini s’en va.

Sous l’arc-en-ciel
Tout passe
L’âme
Son agonie
Le songe
Immobile
Du voyage assoupi.

Loin
Le désert
Piège à solitudes
Joue l’accordéon de ses dunes endormies.

Avril 2005