Auschwitz

l’horrible vérité

Dernière gare.
Un seul quai.
Tout le monde descend
La valise à la main.
Ils sont arrivés.

Arbres de sang
Dans la peur
Les cris
Les prières du silence.
Champ d’yeux
Hagards
Dilatés
D’enfants.
Espoir de soleil
De caresses
Sanglots perdus dans le vent.
Cendres
Odeurs d’âmes
Sifflement d’un train
Bondé de frayeurs
Train qui s’en va
Ombres vides
Vidées
Yeux qui s’échappent
L’infini n’est plus là.

Le ciel brûle.
Il neige.
La nuit tombe.
Les arbres se taisent.
Eux
Ils tremblent
Ont faim
Ont froid
Ont peur
Les rails ne mènent nulle part.

Ciel épais de cendres
Odeur d’enfants
De feux mal éteints.

Y aura-t-il un demain ?

Trains après trains
Wagons plombés
Wagons pleins
Lamentation de rails
Horrible regard.

L’humain n’est plus.
L’horizon n’a plus faim.
Les arbres vomissent la mort.

Chute de gabians
Dans les yeux en multitude
Dans le camp.

L’abominable habitude n’a pas de nuit.

Pourquoi des mots
Toujours des mots

Même les miens ?

27 Janvier 2005