Avant que la neige ne meure

La neige est morte .
Je n’ai pas entendu arriver le printemps .
Sous les fenêtres
Les robiniers
Sont déjà verts de tendresse .

La douleur est morte .
Sur l’infini
Blessé
Les loups ne pleurent plus .
L’espoir hiberne .
Je l’entends respirer
A l’orée du désir .
Sauras-tu m’attendre ?

Le train
Si long
Des saisons
Sais-tu où il va
Où il s’arrête ?
Y a-t-il quelqu’un
Qui descend
Sur le quai des solitudes
Blanches
Où échoue
Parfois
Le vent des lointains ?
Le silence a ses gares .
Mais où sont-elles
Celles de l’amour qui attend ?

Le train des saisons s’en va .
Si tu m’attends au coeur de l’hiver
Avant que la neige ne meure
Sois à l’heure .
J’ai si peur du froid .

Près du tas de cambarles
Où je m’endormais avec la lampe
La lune
Le demain ,
Le cheval des espoirs à naître
S’en va
Avec mon âme
Loin .

Mars 1997