Caravanes d’ailes

à Brigitte

Immense écume d’oiseaux à la dérive des départs.
Les grands soleils du matin et du soir
Regardent immobiles le voyage.
Il y a des cris
D’immenses appels mêlés aux étoiles
D’innombrables battements d’ailes
Autour de la nouvelle lune
Promesse d’un retour au printemps.
Les cygnes sont très blancs sur la terre rouge.
La mer les attend.
Partir.
Etre sauvé par le voyage
Par le retour.
On est si seul dans le voyage.
On n’arrive jamais.
La saison des amours est si loin.
Il faut de grandes ailes.
Ils sont revenus avec le printemps.
Ils m’ont réveillé
J’ai veillé pour les écouter.
Je suis parti sur leurs ailes
J’ai visité les étoiles et les saisons
Les transparences des mers du nord
Les songes de l’espoir
Tout prêt de tes ports.
La blessure de ton amour suivra mon vol
Delà les caravanes d’ailes sans fin
Où se perdent les mirages des fleuves perdus
Les aventures des pirogues jamais parties
Les courses des visions qui s’arrêtent malgré les soifs éperdues.
En bas les yaks ont un regard bleu.
Le ciel pose ses questions.
A travers les nuages tu as trouvé ton regard
Je l’ai invité.
Les nuages et les ailes l’ont voilé de Brahmapoutres et de Ganges.
Saura-t-il les traverser ?
Je n’ai pas entendu tes pas.
Les cygnes reviennent.
Le printemps n’a pas de rives.
Il est là.

Janvier 2002