Chemin d’obsidienne

Collines bleues traversées d’une voile blanche
Celle du retour
Celle qui sait l’ailleurs
Celle de tous les chemins.

La lune n’est pas fiable
La nuit est dense
Le brouillard aime le nulle part
Le partout de l’âme.

Le temps.
Ne pas savoir.
Qu’ai-je fait du temps ?
Le mien ?
Celui que personne ne peut vivre à ma place ?
Je n’entends pas son bonjour.
Me dira-t-il au revoir ?

Les grenouilles coassent sur le temps.

Les oiseaux attendent l’aube.

Rien n’est acquis d’avance
L’on peut toujours trébucher
Tomber
Est-ce la délivrance
De soi ?

Le temps s’est perdu derrière la porte du passé
Il cherche la fenêtre du futur
Il veut échapper au temps.

Nostalgie
Mélancolie
Le chant avance
Eblouit le ciel
Les cœurs espèrent
Le désir éclaire l’amour
Le temps s’échoue sur le flanc d’un bateau
Echoué
Candélabre éteint d’un jour qui ne passe pas.
Vagues de goélands à la dérive.
Hommes-oiseaux sur un chemin d’obsidienne.
Oiseaux en exil.
La fenêtre est close.
Qui me dira le vent
La cire des abeilles
Les lacs gelés des oies sauvages ?

Le soleil
Nu
Se lève avec  le temps.

Les herbes des falaises
Fraient avec  la lande
Avec le vent.

J’attends.

Juin 2005