Chemins

Oublier les départs
Pour ne revenir jamais sur ses pas .
Continuer
Jusqu’à l’épuisement
Et s’émerveiller
A chaque instant qui nous attend .
Pourquoi savoir toujours où l’on va .
Il y a des chemins malades
Et qui meurent .
Mourir avec le chemin qui nous a conduits
Vivre sa mort
Et renaître avec lui
Au détour d’un croisement inattendu
Trouvé par hasard
Un soir où tout semblait perdu .
Dans la plaine sans fin
Aride
Où même le vent perd son chemin
Le train de l’infini envahit les jours
Les nuits
Les orages
Les pluies imprévues
Venues des confins d’attentes repues de silences
Sous des soleils solitaires
Trop mûrs
Tombés de midis aux adieux sans retour .
Les fleuves
Taris
Abandonnent leur lit
Et se perdent
Avec l’amour
Sur les chemins des départs
Chemins non tracés
Chemins aux nuages
Chemins de nulle part .
Le train est parti trop loin .
Il n’aura jamais le temps de revenir .
Il sera toujours ailleurs .
Pourquoi arriver
Pourquoi revenir ?
Dans mon âme sans fin
Aux troupeaux enivrés d’étoiles errantes
J’allumerai de grands feux
Avec les feuilles séchées des instants .
Les flammes auront des collines de lointains .
Tu pourras les voir
Où que tu sois .
Elles seront appels
Et pas .
Autour du présent
Tout sera
Enfin
Toujours
La première fois .

Décembre 1997