Dans la vigne effeuillée

Je suis passé
Au soir des saisons
Dans la vigne de nos songes
Si mûrs
Autrefois
De mystère
De visions
Appels de vendanges
Dans nos corps
Déjà ivres
De clarté
De silences
Oracles de tendresse
Paroles de rosées
Alors que tout s’incendiait
Sur les hanches de l’été…

Dans la vigne effeuillée
de caresses
de délires
une grappe de lunes
oubli de l’automne
pendait
encore
des sarments du désir
vagues de couchants
chant de sourires
qui brisent les fermoirs
de saisons à venir…
Nous l’avons cueillie
ensemble
à l’aube des saisons
et son moût
de lunes
de fièvres
brûle encore
si doux
sur nos lèvres…

Mars 1988