Devant le port vide

Assis
Perdu
A la terrasse du café
Devant le port
Vide
Mon regard n’a pas d’attente.

Je l’ai senti
Pourtant
Poser sur mon visage
Le matin calme de ses yeux
Chaude promesse
Porte ouverte au possible
Intense vitrail
Où filtrent le désir
Les visions émues
L’appel de sa jeunesse.
A la croisée de nos regards
Rivages sans ports
Sans comptoirs établis d’avance
Il devint sourire
Tendresse du jour qui plonge
Et m’enivre
De ce moût
Qui est sang
Mémoire de caresses
Beauté du corps
Deviné
Vêtu d’âme
D’attente
Amour aimé.

Quand j’ai détourné les yeux
Devant mon regard
Le port s’était rempli
Tout à coup
De bateaux
…De voyages.

Septembre 1992