En baie d’Along les soirs et les matins se parlent d’amour

Fleur tendre
Eclose
Porte ouverte
Pétales de désir
Aventure possible
Oasis de légendes
Aux pirates de soleil
Tapis dans les fourrés invisibles .
Suite de fenêtres
Sans volets
Caravanes de songes
Désert éphémère
Fleuri d’espace en attente .
Caresses de pénombres
Danse immobile
Lumière qui se berce
Espoirs en partance .
Pénétration joyeuse
Lente
Amoureuse
Du matin
Du soir
Sur l’eau-forêt
Eau-prairie
Eau-silence .
L’infini se récite sans fin
La beauté s’émerveille d’enfances .
Corps-désir
Lisse
Corps-visage
Lèvres immenses
Entrouvertes
Où l’espace se fait temps
Et le temps transparence .
Couvaison d’éternité
Naïve
Dessalée
Oeil-coquelicot
Cils-genêts
Sourire docile
Amour invoqué
Lavé
Odorant
Debout
Sur le pont des promesses .
Jonque-aurore
Jonque-couchant
Devant les arbres-falaises
Arbres-lingas
Aux rosées vertes .
Arbres mouvants
Arbres-rencontres
Sur l’eau-tendresse .
Forêt qui avance
Avec la lune du matin
Devenue nuage
Avec les voiles blanches
Faucons-miroirs
Faucons-mirages
Avec les voiles pourpres
Hérons-écume
Hérons-voyage .
Chant de mer
Appel des sirènes
Essaims de cigales
Labyrinthe de brumes
Si vagues
Où le corps-désir
Devient léger
Passager de l’âme .

Il n’y a que quelques jours que nous nous sommes rencontrés
Et les soirs et les matins se parlent déjà d’amour assis sur un couchant d’été .

Avril 1997