Été de pleines lunes bien mûres

 

aux mineurs de sel de Taoudenit

Hiver
Cilice du temps
De rares oiseaux épars.

Une interminable caravane d’espoirs
Dans les mains du désert
De la douleur cachée
De la soif.

Là-bas fleurit le sel
Qui paraît
Disparaît
Au gré des méandres du désir
Des yeux chargés d’herbes à dromadaires
Avant d’arriver sur les pas de l’horizon
Qui fuit
Résigné
La mémoire des larmes
Des nuits de solitude
Surveillées
Abandonnées
Avec lassitude
Par l’immense étoile polaire.

Bivouacs éclairés de silence
Errance de songes
Exténués
Qui s’endorment à l’aube
Les pieds blessés
Les yeux lourds de paysages inconnus
Désirés
Où le sel se mêle à l’ombre
Aux arbres
Aux ruisseaux de pétales de neige
A la symphonie des étoiles
Qui s’offrent
Et tombent.

Printemps de nouvelles lunes en floraison.

Le désert s’habille de sel.
Caresse d’ailes sur les dunes.
Les dromadaires courent les mirages.

Il y aura un bel été de pleines lunes bien mûres.

Mars 2005