Habitant de l’horizon

J’ai mis mes sandales
Et suis parti
Un matin calme
Sur les pas de l’horizon.
Les nuages
Aigles des altitudes
Me l’avaient dit
Avec le vent
Il ne serait pas loin
Il m’attendrait
Les mains ouvertes
Assis sur le rebord des saisons.

Mes sandales sont usées.
Le soir
Après tant de soirs
Dépose ses oiseaux de mer-fleuve-désert
Sur le ventre de la nuit
Et poursuit les meutes de chacals dorés
Sur les sentiers secrets du songe
Où migrent
Ephémères
Les uranies bleues
Ivres de visions
De luths à peine audibles
D’espoirs qui se perdent
Dans les sables du possible
Où fleurit la luzerne.

La lune
Ame de la plaine
Monte derrière les rives
Mes attentes
Lignes lointaines
Perdues dans les brumes
Aux foulées de renards
Taches rousses dans la neige
– Dois-je courir ? –
Elles fuient l’infini du regard.

Le matin
Déshabillé de saisons
Sourit au désert
Aux arbres fleuris de lointains
Aux visages de la mer balafrée de rizières
A l’azur des émotions.

Si tu me cherches
Tu me trouveras là-bas
Où bat le cœur de l’horizon.

Janvier 2003