Infinitudes

A l’ombre de l’orage
La lumière campe sur la mer
Rizière bleu verte
Labourée par des buffles aux voiles blanches
Pages d’infinitudes désirées
Oubliées
Réapprises les soirs d’été.

Les piverts
Dans les lointains
Rient au soleil
Qui s’endort
A midi
Sous les rares peupliers de la plaine
Emue d’arcs-en-ciel perdus dans les blés.

Un ciel de baobabs
Galaxies des savanes
Joue aux étoiles filantes
Lucioles essaimées
Dans les rives de mon enfance
Bris de lumière
Brisée par le silence.

Le vent
Caresse des pins des hauteurs
S’endort dans les eaux du torrent.
Songes lumineux de voyages
De dunes mobiles qui se cherchent
De chevauchées éperdues dans les steppes.
Au loin
Tendres paresses de nuages.
Saisons d’aigles et de brumes
De forêts inexplorées
De fleuves attendus
Et un printemps sur un prunier.

Favelas aux ventres vides
Sur les pentes sans fin des volcans
Où tombent
Par milliers
Les regards éperdus de l’espoir.
Je descendrai les délivrer
Les remonterai à la surface
Les lancerai sur les sentiers du sourire
Où même les renards
Sont heureux de jouer et courir.

Ce soir
A la lisière des lunes tombées
J’irai à la chasse aux grenouilles
Avec une foëne et un phare à acétylène
Au détour des fossés.

Août 2005