Je n’apprendrai jamais à fermer les yeux

J’ai voulu aller au-delà du jardin
Que tu cultivais tous les jours.
Quelle lassitude de tous ces terrains aux herbes prévues
Sans surprise
Herbes-habitudes.
Delà la haie de la finitude
Des hivers immobiles
De la voix inutile du vent chargé de givre
Il est des talus d’améthystes
Fleuries les grands soir d’été
Où mon âme n’est qu’un esquif
Qui erre sans le savoir
Je ne sais même pas où elle est
Où elle va
Va-t-elle quelque part ?
J’ai cueilli les améthystes
Et j’en ai fait un grand collier pour mon espoir.
Il sera au rendez-vous des oiseaux qui ont pondu le printemps
Mais il est inquiet
Les renards ont faim de printemps.
Je n’apprendrai jamais à fermer les yeux
Ils sont toujours pleins de songes
Qui se cherchent
Malgré les étoiles qui se dispersent
Et tombent.
Il est partout un sentier qui se dérobe
Face au désir
Qui voudrait courir
Libre
Là où le désert et les dromadaires
Seraient mer.
L’espoir le trouvera.

Janvier 2003