Je n’irai plus dans les champs de maïs

 

Je n’irai plus dans les champs de maïs
Aux épis dressés vers les rosées de la nuit
Abreuver la terre du haut du désir.

Sur les années si vierges d’amour et de songes
Lointains épars de chansons qui se taisent
Déjà se couche le soleil du souvenir.

Je sens le froid monter à mon coeur
Lente ciguë des chemins solitaires
Pourtant si clairs dans mes yeux de jadis.

Les après-midi brûlants de nos étés
Je courais sous l’ombre si pauvre des maïs
Où tes pas sont morts dans les champs de l’oubli.

Perdu ce soir dans les plis amers du froid
Je voudrais te dire ” t’en souviens-tu ? ”
Mais il y a longtemps que tu n’es plus là.

Avril 1989