La marée des soifs s’en va

Sur la plage du jour
La marée des soifs s’en va .
Reviendra-t-elle au seuil de mon âme ?
Essaims de pluie
Sur les libellules aux ardeurs éteintes
Odeur d’eaux mortes
De sel trop fade
Dans les rues
Au marché aux fruits
Le long du fleuve
Où Saigon se fane .

Sur ton mur
Epais
Vide
Le soleil n’arrive pas à sourire .
J’écris des mots
La pluie les efface
Je dessine des champs d’étoiles
Les nuages les cachent
J’appelle les oiseaux
Le vent les emporte .
Au rendez-vous
Là-bas
Y a-t-il des feuilles mortes ?
Ton regard n’a pas d’arbres .
Mes bras tombent
Avec mon âme .

Sur la plage du jour
Les marées se meurent
Saigon se fane .

Août 1997