La neige a fondu

La mer s’oublie
Ivre de mots inutiles
De naufrages
D’épices-horizons volées au vent
Aux vagues
Caressées d’ailes
Qui cherchent la pluie.
La mer a un regard qui me fait mal.
Pourquoi est-elle si acide ?
Le printemps me poursuit
Les oiseaux me chantent de fuir.
L’enfant
Après avoir pleuré de froid
Dans les fossés glacés de la plaine
Plaine glacée
Se tourne
Les yeux pleins d’espoirs en sourire
Vers le printemps des possibles.
La neige a fondu.
L’âme est-elle encore blanche ?
Sa fraîcheur quand deviendra-elle une haie de désir ?
Je laisse chanter les oiseaux
Je ne veux plus fuir.
L’amour n’a plus d’ombre.
La lune cherche un abri.
Elle se pose sur la plus haute gemme du figuier
Une pointe verte
Fragile
Capable de soutenir le poids des songes
Des amours qui vont éclore
Semées
Avec les coquelicots
Dans les blés ivres de vins arcs-en-ciel
Soutirés une nuit de mars
Aux pis du désir
Qui dort
Tranquille
Etendu sur les promesses du silence
Rassasié de fruits
Cueillis dans les jardins du plaisir.

20 Mars 2002