La ville bâtie par le vent

A Judith et Sarah

Si l’amour est ton regard
Et… ton âme ton corps
Tu es sûr de la voir
Quelque part
Dans les mains du sable
Delà les mirages
Au détour d’une promesse
Près d’une source
Entre les éclairs d’un orage
Où la pluie peut être caresse.
C’est la ville jamais trouvée
Aimée du désert
Bâtie par le vent
Avec la tendresse de la plaine
Et l’infini de la mer.
Elle m’est apparue
Trempée de désir
Au fond de mon chemin
Peu avant l’aube
Quand les pas ont soif
Et les yeux endoloris se cherchent
A l’orée de la lumière
Après la nuit
Trop vaste
Du jardin aveugle
Sans terre.
Je la vois à tout instant.
Elle m’invite.
Elle se fait belle.
Elle s’habille de couchants.
Mais ses murs n’ont pas de portes.
Pourquoi me poursuit-elle ?
– Elle apparaît à ceux qui aiment –
Me disent
Sans cesse
Ceux qui voudraient tant la voir
Et continuent à se demander
– Où est-elle ? –

Un soir
Soudain
Après m’être perdu dans son regard
Je me suis senti en elle.
Sur la place des espoirs oubliés
A l’ombre du temps
Qu’elle peut arrêter
J’ai aperçu le silence.
Il parlait au désir
Et versait à boire à mon amour
Et… à ses attentes.

Décembre 1995