Lavoir aux tournesols

Rails à perte de vue.
Immensité à l’abandon.
Les tournesols sont muets.
Le soleil est parti.
Ils ne savent plus où tourner.
Viendra-t-il quelqu’un au bout de l’horizon?
La poussière n’a pas de visage.

L’océan attend ses navires
Tournesols perdus dans la brume
Où ici et ailleurs se regardent en espérance.

Les abeilles se sont perdues.
Il n’y aura pas de miel dans les ruches.
La nouvelle lune
Pourtant
Promet le soleil.
Les tournesols veulent y croire.
Les fleuves ont oublié leurs estuaires.

Fragilité
Porte du possible
Lumière en attente.

Il neige sur les tournesols.

Les mains de l’amour sont gelées sur mes lèvres.
Je traverserai les marécages
Avec une lampe
Accompagné de rapaces qui cherchent.
Il est un gisement de tournesols perdus.
Le soleil s’y est fossilisé.
Extraction de la lumière.

Je purifierai les tournesols au lavoir.
Les aulnes attendent l’aube.
Sur le sentier mon sourire salue le jour.

Mains ouvertes des baobabs.
L’immensité est vivante.

Juillet 2007