Le carrefour d’un sourire

à Maxime

La lumière se fane
La mer ne la reconnaît plus
Les roseaux dansent sur la rive
Le vent en est jaloux
Il les appelle
Il les caresse
Il voudrait en faire des flûtes
Et envahir le palais de Mysore
Où se donnent rendez-vous les yeux des lointains
Grands ouverts sur l’eau des mirages
Sur le soir
Qui s’est mis les fleuves sacrés en bandoulière
Et crie avec les paons
Ivre des blancheurs-fièvres d’un Taj Mahâl de nuages.
Les arbres fleurissent sans fleurir
Ils ne demandent même pas à fleurir
Tout est immobile
Sans routes
Sans temps.
L’amour est seul
Il cherche le carrefour d’un sourire
Où la vie trouvera un chemin.
Dans la baie du vide
Il y a plein de voiles
Mais la lumière se fane.
Si tu viens
Le soleil se voilera
Pudique
Devant l’amour qui avance
Fier
A la rencontre du silence et du soir
Avec une brassée de caresses
Et de mots intérieurs
Que le matin dira pour nous
Avant d’inventer les rosées et les boire.

Janvier 2002