Le fleuve s’en va

Les oiseleurs ont tendu des rets aux nuages
Au soleil
Au vent du large
Aux lunes de mon âme.

Un cri dans les rets.
Le fleuve cherche la mer
Il a déchiré les rets.
Mon âme s’en va.

Arbres seuls au bord du fleuve.
Musique sans notes du fleuve-âme qui s’en va.
Nostalgie d’une rive perdue.

Mon âme s’est absentée.
Où es-tu ?
Je ne te sens plus.
Es-tu dans mon corps
Au-dessus
A côté
Dans mes yeux
Quelque part ?
Si tu m’entends
Dis-moi
Si tu as un visage
Des lèvres
Un regard
Un sourire.
Nostalgie d’une rive perdue.

Briser les ombres et les cerfs-volants
Dans le ciel inventé pour vivre.
Je vis malgré l’immense étendue d’écume
Celle qui masque l’espoir.

Le soleil est immense
Paisible
Sur l’horizon qui délivre l’âme de tous confins.
Les voiles se poursuivent sur la mer
Dans la lumière qui danse
Dans le fleuve qui s’en va.

Bivouacs
Nouvelles lunes
Feux de camp.
Mon âme
Où es-tu ?
Sous les arbres des mirages ?

Le fleuve a déchiré les rets de mon âme.
Nostalgie d’une rive perdue.
Le fleuve s’en va.

Avril 2003