Le saule du sentier

Sous un chant déjà oublié
Echo du doute
D’oiseaux esseulés
Cette nuit
Tari de larmes
Le saule est mort
Au bord du sentier…
La nuit a été trop longue
La pluie s’est effrangée
Il n’a pas eu assez de larmes
Pour arriver jusqu’à l’aube
Où l’amour l’aurait sauvé…
Le vent des larmes inutiles
Lucioles tardives d’un été
Veille ce corps nu d’amour
Aux saisons élaguées
Aux espoirs tombés des branches
Nids défaits transis d’absence
Ornières creusées sur le sentier…
Demain j’irai porter
A la clairière du matin
Pour la fête de tes ruches
Le saule mort du sentier…
Delà les confins
Si proches et si lointains
Du passage de l’ombre
Le fruit d’un nouvel essaim
Suspendu à ma tendresse
Le remplira de nouveaux songes
Les seules caresses
Les seules larmes
Qui parviennent encore tièdes
Jusqu’à… l’âme…

Avril 1990