Le val perdu

Un val perdu
Oublié.
Où était-il ?
Sur sa route se perdaient les sentiers.
Inutile d’attendre l’inutile.
Le lac regarde le sourire des canneliers
Ils s’effeuillent en lamelles de senteurs
Ils s’appellent
Avec douceur
Sur les rives des camphriers.
Le val s’est perdu
Inutile de le chercher.

Les appeaux se sont tus.
Les bois se taisent.
Le grand chêne joue avec le soleil
Ses branches l’embrassent
Il s’est laissé séduire
Et est tombé les lèvres ouvertes
Sur les songes qui fleurissent le soir
A l’orée des vals perdus
Où se nichent
Toujours
Les espoirs.
Les chevaux courent dans les maïs
Ils ont perdu le chemin des rives.
Finiront-ils dans le fleuve ?
Les fenêtres se ferment.
Vous entendez les battants
Le cri des brumes ?
Ils pensent au printemps
Aux couleurs goûtées sur les chemins
Où s’envolent les rires des cétoines
Les eaux qui courent des libellules
Où tout veut s’endormir
Se taire
Enfin
Malgré les chants des pics-verts
Qui hantent mes espaces
Mes dires.

Le val s’est perdu.

Mars-avril 2003