L’eau de mon âme

J’aimerais que le vent vienne
Qu’il râtèle de ses doigts les branches des peupliers
Qu’il sème de feuilles encore vertes mes sentiers
Qu’il rie dans les hautes herbes des vallées.
Je regarde le fleuve s’en aller.
Là-bas
Face à l’immensité de l’océan
Il s’apercevra
Soudain
De l’étroitesse de son chemin.
Avant de partir
J’ai interrogé les remous et le courant des rives.
Sur le radeau
J’ai mis mon âme et mon désir.
Mon désir est l’eau de mon âme.
Le voyage sera long
Et le soleil
Sans répit
Sera dur
De plomb.
Mon âme cherche partout ton âme
Elle voudrait la voir
La sentir
La toucher.
Elle l’a vue partir sur un cheval blanc
Dans l’écume de l’horizon.
Je l’ai poursuivie
Avec la chaude lumière des couchants
Jusqu’à ses lagunes
Où je me suis baigné.

Novembre-décembre 2001