Les arbres reviennent

La plaine.
Espace.
Je n’en aurai jamais assez.
J’entrevois toujours des rails quelque part.
Ce sont peut-être les chaînes des cheminées
Traînées en courant avant Pâques
Sur les routes de mon enfance.
Elles brilleront
Sans suie
Les longues soirées d’hiver
Devant les terrains vagues
Où le vide s’endort avec le vert tendre des blés.

Brouillard
Epais
Arbres qui s’absentent
Oiseaux avec des écharpes de couchants
Sur les étangs
Où tremblent les roseaux
Où l’on s’appelle sans se voir
Où voudrait éclore le printemps.
N’oublie pas les sentiers des rencontres.
Les lèvres de la soif trempent dans tes sources.
Le brouillard est insistant
Il suit les songes
Bateaux d’espoirs
Qui se perdent
D’entre les îles et les ruches
Cire de crépuscules
Incolores
Qui tombent.

Les arbres reviennent
Ils courent sur les routes
Avec les vagues des nouvelles lunes
A la rencontre du possible.
Chevaux et soleil dans la poussière de l’horizon.
Je voudrais un sourire du vent
Son errance sur les lèvres de ma saison.

Les maïs ont soif.

Mars 2003